Enfin, après 2 tentatives infructueuses nous avons pu conquérir le plus haut sommet de Maurice : Le piton de Rivière Noire - 828m!
L'année dernière une chape de brouillard et la pluie nous avait stoppés à environ 20 mn du sommet, et il y a 2 semaines c'est à nouveau la forte pluie qui nous a fait rebrousser chemin... non sans avoir apporté une frayeur. En effet le temps étant vraiment mauvais, le gros de la troupe avait rebroussé chemin mais 4 avait continué 15-20 mn plus loin. Le temps n'étant pas plus beau plus haut, ils avaient eux aussi fait demi-tour. A plusieurs endroit des cordes ont été laissées pour aider les coureurs de raid et occasionnellement les marcheurs, si ce n'est que l'une d'elles a lâché alors que marc s'y cramponnait. Heureusement que cet énergique jeune homme de 74 ans a eu le réflexe de se rattraper à un goyavier sinon c'était la chute et dans ce coin cela aurait pu avoir de grave conséquence vu la pente et le précipice non loin! (lire plus loin un poème créé pour l'occasion par Jean... un autre jeune homme!)
Bon, nous voici partant du côté de Plaine Champagne cette fois. Auparavant nous avions choisit le départ faisant face au restaurant de Chamarel. Le piton est très caractéristique avec son arbre solitaire quasi en haut que l'on repère de très très loin.
Il est dit que ce départ donne un balade plus courte, facile, mais sans vraiment de point de vue en cours de route alors que l'autre est plus long et offre plusieurs fois de belles trouées sur le Morne, Tamarin ou le sud.
Le temps n'était pas extraordinaire et il faisait un peu frais mais c'est surtout la gadoue qui a freiné notre progression, et tous les moyens étaient bons pour essayer de l'éviter. "Trop tard pour tes chaussures Célia!"
C'est une balade "file indienne" et près de la cime la file s'est scindé en 2 vu que le dernier morceaux est très raide et pas forcement accessible à tous.
Montée raide avec heureusement des petits arbustes et des touffes d'herbes pour s'y accrocher. Heureusement la cime était moins mouillée que le sentier auparavant, bien que toujours un peu glissante. Un bon 1/4 heure est nécessaire pour ce petit morceau, et au total la montée nous a pris 1h40 mini pauses comprises.
6 sont restés au pied du piton et voici le reste encore plein d'énergie prêts à blaguer. L'âge, la taille, le sexe ne comptent pas chez nous, juste la bonne humeur, et on en a à revendre!
La vue à 360˚ est fantastique de là-haut. Un vrai régal! Là, on voit bien le Morne Brabant comme un bout de presqu'île. Le village c'est la Gaulette.
Du ôté plateaux malgré le ciel assez couvert, on distingue bien Mare longue (celle de gauche) et Mare au Vacoas qui est un grand réservoir.
La montée ne fut pas aisée... et bien la redescente de ce petit bout non plus. Pas de goyavier sauveur en "si haute altitude" que de mini arbuste qui n'ont pas trop de racines et peu fiables si pris en petites quantités en main. Heureusement les touffes d'herbes sont costauds et quelques roches permettent de bloquer les pieds.
Position avant ou arrière, quand c'est pentu c'est pentu!
Au retour, 2 groupes à nouveau, ce qui est rare. L'un a repris le même chemin (chauffeurs inclus) et l'autre (les 3marchi compris) est redescendu par le chemin qui arrive au restaurant de Chamarel. 1h40 de descente; en fait nous avons eu la pluie 10mn durant mais ensuite le terrain était sec ce qui fait que nous avons mis le même temps que ceux qui ont pris le chemin sensé être plus rapide.
Un "combat" de poète avait suivi la tentative précédente:
Marc, intransigeant, à l 'heure dite, nous conduisait à toute vitesse vers les cimes nuageuses de Chamarel.
Là, comme un gros cerf, alerte, par la petite pluie fine du matin , bramait à faire craquer le flan de la montagne !
Tout le troupeau rassemblé autour du chef ... les biches frémissantes en anticipation de ses désirs ... attendaient son commandement .
Avec majesté , il tourna le dos et s'en alla à travers une fôret brumeuse sans se retourner
sachant bien que le troupeau n'aurait aucune alternative .
Il suivait le sentier boueux le long de la cime . . . Il était au dessus des nuages au bord du ravin a plus de 500 mètres au dessus de la mer que l'on ne pouvait pas voir . . . il conduisait son troupeau .
Il gardait naturellement une longue distance entre lui et son troupeau pour démontrer son autorité qui lui était du . Ils le suivaient jusqu'à ce que la pluie les empêcha d'avancer. Le troupeau s'arrêta, et, le gros cerf pour montrer son autorité continua tête haute . . . suivi de deux biches et d'un petit daguet !
Le troupeau abandonne reprit difficilement le sentier du retour sous la pluie qui faisait frisonner la moelle épinière !
Là, blotis l'un contre l'autre pour se réchauffer, le troupeau attendaient effrayé, le retour du chef .
Seul le précipice glissant et les arbres recouverts de leur manteau de mousse pourraient nous décrire le sort des demoiselles ( et le quoi du petit daguet ? ) ! ! !
Trois interminables quart d'heure se passa . . . avant que La gloire montra sa tête haute et pleine de satisfaction que son troupeau l'attendait . (Jean 14 Juil 2010)
Qu’est donc le marcheur devenu
Qui de Tamarin est venu
Tout en chantant
Au fil du vent ?
Je crois la pluie l’a effrayé
Et la montée...
C’est un marcheur que pluie effraie
Et il pleuvait sous la futaie
Il s’arrêta.
Car la pluie déraille
Les chapeaux en paille
Made in China.
Et le sentier grimpe
Non pas vers l’Olympe
Mais le haut Piton.
Ne convient pas que vous raconte
Comment sans honte
Il eut les jetons...
Qu’est donc le marcheur devenu
Qui le matin était venu
Tout en chantant
Au fil du vent ?
Sa marche avorta.
Le mal ne sait pas seul venir
Car il fit sortir
De l’ordimachine
Moult lignes assassines.
Les cordes cassent et les crevasses
Sont des menaces
Aux courageux
Et pas aux peureux.
Sa marche avorta.
C’est un marcheur que pluie effraie
Et il pleuvait sous la futaie
Il s’arrêta.
D’après Ruteboeuf (1230-1285) (Patrice 14 juillet 2010)
PETIT DAGUET
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QUE SONT DEVENUS PETIT DAGUET
BICHES ENTRAINEES
ET
GROS CERF DE PLUIE ARGENTE
JE CROIS LA BRUME LES A OTES
LE PITON NUAGEUX OU REGNE LES DIEUX
CE SONT MES AMIS
QUE L ' ELAN VERS L ' INVISIBLE
LES EMPORTA
IL PLEUVAIT SOUS MA FUTAIE
ABRITE SOUS UN CHAPEAU DE PAILLE
MADE IN CHINA A LA RODRIGUE
JE M ' ARRETA AU DESSUS DES NUAGES
SUR UN PIC ROCHEUX JE M' ASSAYA
LE TRANSPORT NE PASSA PAS
TROISQUART DU TROUPEAU EFFRAYE PASSA DEVANT MOI
VERS LES LIEUX PLUS SUR DU DEPART
AVEC SANS BUT DE MARCHE SAUF POUR ADMIRER LA NATURE
ICI HAUT MASQUE DANS LA BRUME
JE SUIVI SANS HONTE LE TROUPEAU EN RETRAITE
EN QUELLE MANIERE
QUE SONT MES AMIS DEVENUS
QUE J'AVAIS DE SI PRES TENUS ET TANT AIMES
ILS ONT ETE TROP TEMERAIRES
JE CROIS LA BRUME LES A OTE
L'AMOUR RESTE L'ESPOIR DURE
TOUT CE QUI M'ETAIT A VENIR M'EST VENU
PAUVRE DESESPOIR ET GLORIEUX BONHEUR
M'A DIEU DONNE DE LES REVOIR
SORTANT DE LA BRUME
LE GROS CERF LA TETE HAUTE
LES YEUX ETINCELANTS DE CONQUETE
BRAMAIT SA VICTOIRE A TUE TETE
LES BICHES ESSOUFFLEES S'ALLONGERENT A SES PIEDS
LE PETIT DAGUET GAMBADAIT D'UN AIR COQUET
L ' ESPERANCE DU MARDI PROCHAIN
CE SONT MES FETES
JEANTELME DE RUTEBEUF (Jean 17 juil 2010)
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