Un métier essentiellement féminin est celui de piqueuses d'ourites. Outre le fait de s'occuper de leur famille en général nombreuse, de leur lopin de terre et de leurs bêtes, beaucoup de femmes se transforment aussi en pêcheuses de poulpes (les zourites) métier difficile et rapportant peu.
Cette pêche (1), ne peut se pratiquer qu'une dizaine de jours par mois pendant les périodes de grande marée car les femmes sont déposées au milieu du lagon avec de l'eau pouvant aller des chevilles ou au plus haut à la taille. Elle restent des heures (env 4h) à parcourir le lagon et chercher les 'cases' (maisons) des ourites avec une pique en feraille (baguette). Un point de repère sont les petits tas de déchets que laisse l'ourite tout près de son trou. La surpêche et la destruction du lagon essentiellement due au piétinement et brisage des coraux font que les ourites sont nettement moins nombreuses et migrent vers des zones plus calmes, intactes que les pêcheuses finissent par investir aussi!Il y a très peu d'hommes exerçant ce métier, mais ce qui m'a le plus surprise, c'est d'apprendre que parmi ces centaines de piqueuses d'ourites seules 3 savent nager!
Quand elles reviennent de leur pêche, les prises sont pesées directement sur la plage puis vendues aux sécheuses d'ourites (4) qui les "étendent" pour qu'elles sèchent (2,5) 4 à 5 jours durant. Un grand nombre se trouvent à Tamarin... et oui!... sur la côte sud-est non loin de Port Sud-Est. Il est possible de s'arrêter et d'acheter des ourites séchées directement auprès des sécheuses (3) entre Rs 250 et 350 l'une selon le poids.
Regarder les pêcheurs, ralenti le temps. Une grande majorité utilise des barques sans moteur et se déplace soit avec une voile de toile montée sur un mat en bambou (1,2), soit dans le lagon peu profond avec une longue perche (5). De nombreuses barques équipées de moteur ont aussi une voile que le pêcheur garde enroulée à l'intérieur.
La pêche se pratique avec du simple fil de pêche de la côte (3) ou d'un bateau, avec des cannes ou à l'aide des casiers déposés au fond (6). On a vu des casiers en ferrailles, mais la plupart étaient en tiges de bambou et pour les assouplir et pouvoir les tresser, un peu comme pour l'osier, ils sont laissées dans le lagon (7).
Des barques il y en a de partout et certainement plus que de véhicules roulant sur l'île! On a croisé Manchester United mais aussi Sarko 1er!!
Très souvent le samedi elles sont mises à sec vu que le dimanche jour du seigneur est en général celui du repos. Cela permet l'entretien régulier pour éviter aux algues et autres crustacés de s'y fixer. Vu qu'elle sont dans des lagons souvent peu profond, elle ont "un air échoué". Il est fréquent d'observer l'entraide quand il s'agit d'en tirer une en zone navigable.
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