mardi 1 mars 2011

G ... comme Géants du passé.

    En 1708 Francois Leguat disait : "Il y a dans cette île un si grande abondance de tortues que l'on voit quelques fois des troupes de 2 à 3000 de sorte que l'on peut faire plus de 100 pas sur leur carapaces sans mettre pied sur le sol". 
  Un siècle a suffit pour voir les Vosmaeri, tortues géantes, et les Peltastes, tortues bombées, toutes 2 espèces de Cylindraspis endémiques, disparaître de Rodrigues. Elles étaient prisées pour la nourriture et leur huile combattait le scorbut maladie courante et redoutée des navigateurs au long cours. Les derniers spécimens observés l'ont été entre 1732 et 1795 et plusieurs publications les mentionnaient (1). Il est dit que les dernières ont disparues vers 1840. Un projet à vu le jour initié par le parc La Vanille de Maurice en vue de réhabiliter les tortues géantes de même que recréer la forêt endémique. Pour cela il faut éradiquer des plantes considérées comme des pestes (latana, cordia ...) non originaires de Rodrigues et replanter multitudes d'arbres étant là avant l'homme comme les bois papaye, cabri, fer, blanc et autres plantes, latanier jaune, café marron, augerine etc... La forêt avait quasi disparu car coupée pour la construction des bateaux et des maisons. C'est plus de 115000 plantes qui ont été plantée dans ce parc.
   La réserve de tortues géantes François Leguat se situe dans le sud, dans la zone de Anse Quitor. et compte pas moins d'un millier de tortues. 2 espèces ont été réintroduites pour recréer ce qui existait autrefois. Les tortues géantes originaires d'Aldabra (Dipsochelys elephantina) et d'autres petites et bombées originaires de Madagascar (6 Astrochelys radiata). Une nursery a été créé (5) et le but ultime est qu'elle puissent un jour vivre sur les 19 hectares du parc dans leur environnement originel.
  Dans une première zone avant les grottes nous sommes passés dans l'enclos où vivent 8 tortues (5 femelles et 3 mâles). La plus âgée est un mâle centenaire (3). Il a gardé toute sa vigueur car durant notre courte visite il a tout de même honorée un dame tortue! Pour la petite histoire, il vivait avec sa dame sur l'île il y a des années, mais un camion citerne leur a roulé dessus et madame n'a pas survécu. Mr en a gardé des séquelles visibles sur sa carapace.
  La deuxième grande zone où il y a des centaines de tortues est dans le canyon (4). On est libre de s'approcher, les observer et photographier à notre guise et c'est agréable car l'on pouvait facilement s'éloigner du petit groupe que nous étions et avoir ce sentiment d'être seul et dans un autre temps des milliers d'années en arrière!
  A la réception, il y avait une très belle mosaïque représentant une tortue (2).
 Dans les années 70 le seul mammifère endémique de l'île était en voie de disparition. Un plan de sauvegarde été mis en place et la Roussette (2 pteropus rodericensis) bien qu'étant toujours l'espèce de chauve-souris la plus menacée d'extinction au monde à vu sa population s'accroître et atteindre quelques milliers. Elle est fructivore.
  Le terrain est fait de karst qui est une plateau de roche calcaire avec des grottes (5) et un canyon (3) résultat de l'effondrement d'une grotte (4). Il y a plusieurs grottes successive reliées que l'on visite et on l'on peut observer stalactites/mites et autres colonnes. Autrefois toues les grottes de cette région n'étaient pas protégées et de gros dégâts irrémédiables ont été fait car chacun cassait son morceaux de roche! Ayant vu ces grottes nous ne sommes pas allés visiter d'autres connues s'appelant grottes Patates. De plus notre guide (Routard) disait qu'après cet endroit nous serions probablement déçus par les autres donc nous n'avons pas insisté.
  Vers l'entrée il y avait une grande colonne vertébrale (1) et on nous a dit que c'était celui d'un baleineau échoué sur une des plage de l'île, mort étouffé par une bouée marine coincée dans sa gorge.
  Le paysage me rappelait parfois celui de l'Ecosse (1) avec cette nudité, mais dans la partie sud que nous visitions c'était une surface calcaire formée par le sable soufflé par les vents qui s'est solidifié pour former  ce sol typique qui a d'ailleurs servi pour la construction des maisons pendant longtemps (3). De nos jours les carrières (5,6) ne sont plus exploitée vu l'interdiction pour préserver ce paysage.
   Ailleurs sur l'île le sol est plutôt constitué de terre sur du basalte (roche volcanique) et l'on peut observer les cultures en escaliers (2,4) vu que l'île est faite de reliefs.

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