Non, pas les fraises, la chanson de Henri Dès, mais cela ne parle probablement pas à grand monde! Aujourd'hui je fais la maîtresse et vous informe sur le rhum de Chamarel.
A l'indépendance des accords ont eu lieu et le sucre était vendu (subventionné) à l'export et donc il n'était pas permit de préparer du rhum agricole puisque non permit de garder les cannes. Maintenant les accords arrivent à leur fin, les prix du sucre vont chuter de manière vertigineuse (et oui plus de "subventions") rendant non rentable la culture par les petits exploitant en terrain où il faut ramasser à la main, mais aussi permettant la fabrication du fameux rhum agricole. Il est vrai qu'il était étrange si on en voulait de le faire venir de Martinique!! Problème résolu donc soyons patriotes!
Nichée sur un plateau proche des terres de Chamarel s'est ouverte en décembre une Rhumerie qui fabrique du rhum agricole produit avec du pur jus de cannes et non industriel fait avec de la mélasse. C'est une des seule au monde à utiliser la canne cultivée sur place. En saison, dès juin, la récolte quotidienne se fait à la main au petit matin
et les cannes arrivent en moins de 4h aux moulins. Les cannes sont posées sur le tapis roulant (ici démontés pour entretien entre 2 saisons qui vont de juin à mars) et passent dans les moulins pour faire la bagasse qui tombe dans les "presses" pour extraire le jus. 65 à69% en première extraction. La bagasse est recyclée sur place car c'est un excellent combustible qui produit 3t de vapeur/h et les cendres servent comme engrais dans les champs.
Ils ont 4 cuves de fermentation et en remplissent 1 par jour de 25000l, puis laissent fermenter. Au bout de 3/4 jours, le taux d'alcool sera de 6-8˚ et il faut acidifier pour éviter le développement des bactéries. Elle dure 4 à 5 jours pour permettre aux arômes de se développer. En France comme il fait "froid" pour le cognac il chauffent les cuves mais ici vu la chaleur, ils sont obligé de les refroidir.
Il y a 2 technique de distillation:
- avec une colonne à distiller faite de nombreux plateaux avec en "pied" 112˚ et en "tête" 98˚. Peut-être cela vous parle-t'il, moi c'était technique et je n'ai pas tout compris. Cette colonne servait autrefois à faire du whisky. La production atteint 400l de rhum/h à 60-70% d'alcool ce qui donnera 500 à 560 litres.
Il y a les même choses que dans les distilleries que l'on a eu l'occasion de visiter en Ecosse et l'on a bien aperçu les scellés. Il y a un contrôleur affecté (payé par la Rhumerie je suppose) au lieu qui a les clés et est le seul habilité à ouvrir les lieux. Pas de contrôleur, pas de boulot... mieux faut ne pas se fâcher ou en avoir un à la santé fragile!!!...
- en double distillation en alambic suivant la méthode Cognac, qui donne un alcool plus raffiné, appelé "Coeur de chauffe". Un alambic produit 40 à 50 litres/j. Il est rempli à fond le matin et l'expert sépare la tête, du coeur de la seconde. Au total il y aura 4 distillation et seul le coeur sera gardé pour faire le rhum.
Contrairement au rhum blanc, préparé dans des cuves en inox, le rhum de paille est préparé dans des barriques de chêne. Ces barriques sont neuves vu que la rhumerie est toute neuve, et au bout de 5 ou 6 ans il faut soit renouveler les barriques soit utiliser des subterfuges (copeaux ou autres "parfums").
La visite m'a beaucoup intéressée quoi que assez courte (ce n'est pas la Chartreuse!!) mais le prix d'entrée de Rs 350 peu en dissuader plus d'un. Les prix pour un litre commencent à Rs 800 donc moins cher que le Whisky et trop bien dans les cocktails. Si vous y aller, il faut vraiment prendre son temps et profiter du restaurant qui est excellent. Le cadre est très chouette aussi.
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